Blockchain : la seconde révolution de l’internet

Introduction

Alors qu’il était réservé au début de son apparition aux recherches militaires et universitaires, l’internet ,ce moyen d’information et de communication ne cesse de révolutionner.

Cette technologie innovante qui est devenu presque indispensable dans la vie des sociétés ainsi que des particuliers ( études ,recherches, Vente par correspondance, distraction (jeux, musiques, films,) …) a permis de réduire la planète terre en un petit village.

Ainsi après l’apparition des pages Web et des liens hypertextes, sont venus les réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter puis l’Internet des objets c’est-à-dire des objets qui communiquent entre eux ou avec des personnes via le réseau internet.

De même et après la crise financière de 2007/2008, apparait un protocole qui permet d’ échanger des unités sur le réseau est qu’on appelle la blockchain et on la qualifie comme étant la seconde révolution de l’internet.

Donc, de quoi s’agit-il ?Comment elle fonctionne ? et quel est son potentiel ?

Définition

La Blockchain ou «chaîne de blocs» est une technologie informatique de stockage et de transmission d’informations créée par un informaticien anonyme Satoshi Nakamoto en 2008.

On peut l’assimiler à un grand registre numérique qui regroupe toutes les transactions effectuées par des utilisateurs depuis sa création et que tout le monde peut consulter sans pouvoir en modifier quelques choses.

La spécificité de la Blockchain :

La Blockchain est :

  • Décentralisée: Il n’ya pas d’organe central de contrôle et les transactions s’effectuant directement entre utilisateurs,

  • Distribuée : tous les utilisateurs du système en possèdent une copie ce qui lui assure d’être sécurisée

  • Infalsifiable : personne ne peut modifier les données une fois enregistrées car Les informations contenues dans les blocs (transactions, titres de propriétés, contrats…) sont cryptées

  • Transparente : les transactions sont visibles et chacun peut les consulter depuis sa création. 

  • Sans intermédiaire : Pas de tiers de confiance  et les échanges se font de pair-à-pair (P2P). 

Structure des blocs de la blockchain :

Comme son nom l’indique, la Blockchain est découpée en blocs linéaires, dont le premier est celui de genèse de l’application.

Chaque bloc est composé  de l’en-tête et du cors du bloc :

D’un en-tête qui contient un hash qui regroupe toutes les transactions enregistrées dans le bloc précédent, des informations sur le minage du bloc (heure et date de création, le niveau des calculs…) ainsi que l’empreinte de toutes les transactions enregistrées dans le corps du bloc en question.

D’un corps du bloc qui regroupe toutes les transactions intégrées dans le bloc en question chaque bloc est relié à son précédent par l’utilisation de la cryptographie et forment ainsi une chaine.

La figure ci-dessous illustre les différents éléments d’un bloc et complète ces explications.

BB

https://www.frugalprototype.com/blockchain-smart-contracts-uberisation-uber/

Les nœuds de la blockchain :

Les ordinateurs reliés au réseau de la blockchain constituent des nœuds ; ces derniers sont gérés par des particuliers ou des sociétés appelés Les « mineurs »qui sont en concurrence pour créer de nouveaux blocs. En effet ils créent de nouveaux blocs toutes les 10 minutes. Le nœud, dont la création de bloc est validée sera récompensé en crypto-monnaie ( le bitcoin dans le cas de la blockchain bitcoin.,l’ether dans le cas de blockchain Ethereum)

Ces mineurs sont très organisés, et répartis dans le monde mais un très grand nombre d’eux est localisé en Chine où l’électricité est moins chère ,

les mineurs sont chargés aussi de vérifier la validité des transactions bloc par bloc

Le mode de fonctionnement :

DD

Chaque utilisateur possède une clé publique et une autre privée .Ces clés sont en réalité des fonctions mathématiques

A, en utilisant sa clé privée, envoie des transactions à B .Toutes les informations relatives à cette transaction seront enregistrées dans un bloc. Les mineurs s’assurent de la validité de cette transaction c’est-à-dire que A est capable de faire cet échange . Une fois cette transaction est validée elle sera datée et intégrée dans un bloc qui ne peut pas être modifié ou supprimé Le bloc validé est alors ajouté aux autre blocs de la chaine et B avec sa clé publique déchiffre l’opération et reçoit la transaction . Les utilisateurs A et B restent anonymes.

Comme on l’a déjà dit ,cette transaction dure environ 10 minutes .

 Les domaines d’application :

Aujourd’hui , l’utilisation de la blockchain dépasse largement le secteur des banques et de la finance où elle a fait de grands succès. D’après « Kary Bheemaiah » économiste doctorant à Grenoble École de Management :

«En 2013, 330 millions de dollars ont été investis dans des entreprises qui travaillent sur des blockchains. Ce chiffre est passé à 550 millions de dollars en 2014, pour dépasser le milliard de dollars en 2015″

Cette technologie exploite d’autres domaines comme :

  • l’éducation :Elle permet l’ authentification de diplômes universitaires. ( le pôle universitaire Léonard de Vinci, à Paris est le premier dans le monde à le faire)
  • la santé et l’industrie pharmaceutique: Elle permet la traçabilité des médicaments, la sécurisation des données de santé et la gestion des données des patients,
  • le secteur des transports et de la distribution comme en Suisse.
  •   En plus de l’assurance, l’énergie, l’industrie musicale et  le vote …

A signaler que le premier mariage enregistré sur une Blockchain était le 5 octobre 2014 en Floride

Le potentiel de la blockchain :

On peut résumer et classer l’utilisation de la blockchain en trois catégories:

1 –  Effectuer des transactions en ligne sans intermédiaires.

2 – Enregistrer l’information, tout en gardant son authenticité, des actes administratifs, des diplômes , des titres de propriétés, des œuvres d’art …

3 – Assurer des smart contracts (les contrats intelligents) qui sont des programmes informatiques qui automatisent les contrats entre individus

Diversification des blockchains :

Aujourd’hui on reconnait plusieurs blockchains dont chacune a sa propre monnaie virtuelle :

CC

Analyse critique de cette technologie :

Blockchain cette technologie prometteuse pour plusieurs secteurs et qui est considérée comme sécurisée par nature a été cible de plusieurs attaques comme « Man-in-the-middle-attack » , « SYN-Flood » ,« Sybil » et « Éclipse » qui visaient les plateformes intermédiaires qui manipulent la clé privée des clients. Ceci est favorisé par la Latence de traitement des transactions(~ 10 min) ce qui peut entrainer des « minages égoïstes » (Göbel, 2016) qui sont responsables de la bifurcation de la Blockchain et donc création de chaine alternatif.En plus, elle fonctionne sans cadre juridique, donc pas de supervision pour assurer la sécurité des utilisateurs et surtout que les transactions sont irréversibles donc une fois tromper de l’adresse du destinataire une perte financière est engendrée sans pouvoir réclamer.A ajouter que ,puisque tous les transactions au niveau de la Blockchain restent enregistrer pour toujours sur chaque nœud du réseau, sa durée de vie est limitée à une décennie car les systèmes informatiques actuels sont incompatibles.De même ,il est possible, avec des outils appropriés, de connaître en détail l’activité d’un utilisateur (Reid, 2012). Ce qui menace la confidentialité.Pour cela ,il est primordial de protéger l’ensemble des services accédant au réseau Blockchain et surtout éviter que les mineurs aient la main sur plus de 51% de la puissance de calcul.

Conclusion :

la Blockchain, cette technologie révolutionnaire qui a permet de passer de l’internet de l’information à l’internet de valeur  a gagné la confiance de plusieurs secteurs dans plusieurs pays.

Arrivera-t-elle à mettre fin à toutes les structures centralisées traditionnelles et donner naissance à de nouvelles formes d’organisations ?

Bibliographie :